Un master nanos à la hauteur

N° 306 - Publié le 6 février 2013
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La formation contient beaucoup de physique, mais elle est ouverte sur la biologie et la chimie

Ouvert en 2008, le master nanosciences de l’Ouest comble un vide. Il a déjà formé cinquante étudiants.

À l’université, la recherche va de pair avec la formation des étudiants. « La structuration des recherches en nanosciences en Bretagne(1), menée dans le cadre du Contrat de plan État-Région - CPER 2007-2013 - s’est naturellement accompagnée de la création d’un master qui était aussi une attente des étudiants », note Ronan Lefort, chercheur à l’Institut de physique de Rennes (IPR) et responsable de la formation.

Ouverte depuis 2008, elle est dispensée à l’échelle interrégionale, entre Rennes, Lorient et Nantes. Et un tiers du programme en tronc commun se déroule même pendant six semaines entre les deux capitales régionales. Cette organisation, qui nécessite un budget non négligeable en fonctionnement, est soutenue par Rennes Métropole et le Conseil régional dans le cadre du développement de l’axe Rennes-Nantes. « Depuis 2012, nous intégrons aussi l’Université de Bretagne Occidentale, de Brest, précise-t-il. Cette structuration nous permet d’avoir une offre de formation très riche. Elle contient certes beaucoup de physique, mais elle est ouverte sur la biologie et la chimie, contrairement au master de Grenoble, très centré sur la micro-électronique. »

Des relations avec les industriels

Depuis quatre ans, le master CNano compte cinquante diplômés. Deux tiers d’entre eux se retrouvent dans les laboratoires associés à la formation(2), tandis que le dernier tiers, qui a réalisé une thèse Cifre(3), s’exprime dans l’industrie, que ce soit des PME et PMI de la région ou des groupes plus importants tels que Thalès, STMicroelectronics... « Nous avons des relations avec les industriels toute l’année, précise encore Ronan Lefort, notamment lors de journées thématiques qui accueillent près de soixante-dix participants et sur lesquelles les étudiants sont interrogés à l’examen. » Organisées avec le pôle de compétitivité Images et Réseaux, les prochaines auront lieu en 2014, à l’occasion d’un événement plus large organisé par Rennes Métropole pour l’inauguration du nouveau centre de congrès rennais. Les nanosciences bretonnes ont décidément fait leur place.

Une architecture sur mesure

L’Institut de physique   de Rennes (IPR) a inauguré, le 4 décembre dernier, son nouveau bâtiment dédié aux nanosciences. Financé dans le cadre d’un projet État-Région, il est labellisé basse consommation. Mais surtout, ses architectes ont respecté un cahier des charges adapté aux recherches qu’il héberge. Les deux premiers niveaux, réservés aux laboratoires, ont été conçus de manière à limiter les poussières. Ils abritent notamment une salle grise, où l’air est filtré de façon à atteindre un minimum de particules en suspension (lire ci-contre) et une seconde salle dessinée pour limiter les vibrations. Située en rez-de-chaussée, son sol est indépendant du reste du bâtiment et rien n’a été construit au-dessus d’elle. Elle peut ainsi loger un microscope qui réalise des images avec une résolution d’un nanomètre (lire p. 14-15). Le dernier étage est affecté aux bureaux, avec une capacité totale de quarante personnes, permettant ainsi de désengorger les bâtiments plus anciens et d’augmenter la capacité d’accueil de l’IPR.

Céline Duguey
www.ipr.univ-rennes1.fr
Nathalie Blanc

(1)Lire Nanosciences : la Bretagne change de dimension, le dossier de Sciences Ouest n° 244 - juin 2007.

(2)IPR, Institut des sciences chimiques de Rennes, Institut d’électronique et de télécommunications de Rennes (IETR), Laboratoire de magnétisme de Bretagne (Brest) (LMB), Laboratoire d’ingénierie des matériaux de Bretagne (LimatB), Institut des matériaux de Nantes (IMN).

(3)Les thèses Cifre (Conventions industrielles de formation par la recherche) sont encadrées par un laboratoire et une entreprise.

Ronan Lefort Tél. 02 23 23 69 07
ronan.lefort [at] univ-rennes1.fr (ronan[dot]lefort[at]univ-rennes1[dot]fr)

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