J’attends un nouveau bond en avant qui permettrait de rendre l’exploration spatiale plus rentable.

Portrait

N° 262 - Publié le 17 novembre 2014
© DR
L'épreuve par 7
Jean-Loup Chrétie

Président de la société lannionnaise Tietronix Optics

Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

À Houston. Je partage mon temps entre les États-Unis chez Tietronix, une entreprise qui travaille à plus de 60% pour la Nasa, et Lannion, où j’ai créé la société Tietronix Optics en 2002.

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

Le matériel informatique et électronique que je dois livrer à un client lundi prochain.
Il s’agit d’une entreprise de soudure industrielle. Nous allons équiper leurs outils de soudure avec le système antiéblouissement que nous avons développé, au départ pour des applications spatiales.

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Oui, surtout une personne comme moi qui est toujours en mouvement. Le hasard est à l’origine de beaucoup de rencontres, que ce soit de personnes ou de technologies. C’est un peu comme cela qu’aujourd’hui, partant du spatial, je me retrouve à travailler dans le domaine de la soudure industrielle !

Qu’avez-vous perdu ?

Avec la création de ma société en France, j’ai perdu beaucoup d’argent et énormément de temps libre. Surtout dans la conjoncture actuelle. Je trouve qu’il n’existe plus de courage financier en France, contrairement aux États-Unis, où l’on sent une volonté de se maintenir. Si Tietronix Optics n’était pas soutenue par la Région Bretagne, elle n’existerait plus depuis longtemps.

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

De l’argent. Quand on en cherche et qu’on n’en trouve qu’un peu, il faudrait mieux ne pas en trouver du tout ! Je pense là encore à la création de Tietronix Optics...

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

En tant qu’homme de l’espace, je suis avide de découvertes majeures en termes de propulsion et de gestion de l’énergie. Car aujourd’hui les coûts énergétiques pour aller dans l’espace sont exorbitants. On est actuellement prisonniers de systèmes physiques anciens. Or, souvent, les avancées se font par phase. J’attends un nouveau bond en avant, qui permettrait de rendre l’exploration spatiale plus rentable.

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

Son contraire ! C’est-à-dire un excès d’esprit d’aventure... que j’ai développé !

L’ex-astronaute français a été interviewé par téléphone par Nathalie Blanc, en plein décalage horaire.

TOUS LES PORTRAITS

Abonnez-vous à la newsletter
du magazine Sciences Ouest

Suivez Sciences Ouest