Comment lutter contre les micro-algues toxiques ?

Actualité

N° 426 - Publié le 31 janvier 2025
© FERNANDO QUEIROGA
Larves de bivalves en présence de Pseudo-nitzschia australis.

 

Alexandrium minutum, Pseudo-nitzschia australis, Karenia mikimotoi… toutes ces micro-algues ont un point commun : leur toxicité pour les organismes marins ou les humains lors d’épisodes d’efflorescence. Soit parce qu’elles produisent des molécules toxiques, soit par un effet de masse qui entraîne par exemple l’absorption d’une grande quantité d’oxygène dans une zone donnée. Naturellement présents dans l’océan, ces micro-organismes à la base de la chaîne alimentaire sont filtrés par les coquillages. Les toxines s’y accumulent, ce qui peut perturber leur bon fonctionnement et générer un risque d’intoxication en cas d’ingestion par l’humain, et nécessite parfois de fermer la pêche.

Intérêt commercial


Alors que la situation préoccupe le secteur conchylicole, depuis 2023, le projet Habis1, « à l’interface entre recherches fondamentale et appliquée, vise à caractériser précisément les effets de micro-algues toxiques sur cinq bivalves d’intérêt commercial2 », souligne Caroline Fabioux, chercheuse au Lemar3 à Plouzané et co-porteuse du projet. Pour cela, les scientifiques vont isoler les couples micro-algues – bivalves les plus à risques afin de mieux comprendre la manière dont les toxines affectent les mollusques.
À terme, cela pourrait par exemple permettre d’adapter les pratiques professionnelles : 
« Si l’on sait que tel coquillage, à tel stade de vie, est particulièrement sensible à une micro-algue, on peut dire aux producteurs de ne pas poser leurs collecteurs à certains endroits et moments », illustre Hélène Hégaret, également chercheuse au Lemar et co-porteuse du projet.

Violette Vauloup

1. Harmful algal blooms : a threat for sustainability of exploited bivalves.
2. Huîtres creuses et plates, coquilles Saint-Jacques, moules bleues et palourdes.
3. Laboratoire des sciences de l'environnement marin.

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