Qu’est-ce que l’empreinte eau ?

L'eau, en péril ?

N° 419 - Publié le 30 avril 2024
© BASTIAN WELTJEN / ADOBE STOCK

Chaque jour, un Breton consomme en moyenne 556 litres d’eau, soit 200 mètres cubes par an. « Cette empreinteeau bleue1 ” est une quantité d’eau utilisée sur l’ensemble du globe pour satisfaire notre consommation d’eau directe, mais également indirecte », explique Pierre d’Arrentières, chef de projet Adaptation au changement climatique à l’Observatoire de l’environnement en Bretagne (OEB). En Bretagne, les usages domestiques (lessive, vaisselle, sanitaires…), soit notre consommation directe, ne représentent que 6 % de notre empreinte eau. La très grande majorité (94 %) de notre consommation est donc invisible, ou indirecte. C’est l’eau qui sert à produire nos aliments, nos vêtements ou encore nos moyens de transport.

« Cette eau n’étant pas utilisée là où elle a été prélevée, l’empreinte permet de quantifier la pression qu’une population exerce sur la ressource à l’échelle mondiale », ajoute Pierre d’Arrentières. Parmi ces 200 mètres cubes, seuls 18 % sont effectivement prélevés en France, contre 82 % à l’étranger, « parfois dans des pays ou régions déjà en tension vis-à-vis de la ressource hydrique, comme l’Espagne, le Moyen-Orient ou l’Inde », complète Timothée Besse, chef de projet Eau à l’OEB. Or, l’empreinte bretonne moyenne a augmenté de 15,6 % entre 2011 et 2018, principalement à cause d’une hausse des achats à l’étranger. Cet accroissement révèle la nécessité d’une prise de conscience globale quant aux conséquences de nos modes de consommation, et devra impérativement s’inverser, étant donné les bouleversements climatiques en cours.

Charles Paillet

1. Eau douce, de surface et souterraine, prélevée.

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