À la pêche aux plastiques
Le grand bleu vu du ciel
Souvent invisible mais omniprésent, le plastique envahit toutes les mers du monde. Plus de 85 % des détritus marins en sont composés et les scientifiques estiment que plus de 170 000 milliards de particules de microplastique flottent à la surface des océans. « Cette pollution est très compliquée à détecter depuis l’Espace, explique Bruno Blanke, océanographe physicien au Lops1 à Brest. Elle est le plus souvent sous la surface de l’eau et microscopique. Localement, il est possible d’observer des déchets flottants ou de grandes zones d’accumulation, mais cela ne répond pas à la problématique de suivi des rejets à l’échelle du globe, qui sont phénoménaux. »
L’intérêt de l’observation satellite est ailleurs : bien connaître l’océan favorise un bon paramétrage des modèles qui reproduisent son fonctionnement, et donc une meilleure compréhension du comportement des pollutions. Le chercheur a d’ailleurs conçu Ariane, un outil qui permet de simuler sur ordinateur le voyage d’une particule de plastique via les courants marins de surface. « Au niveau régional, cette modélisation est un atout précieux pour les autorités qui voudraient nettoyer ou surveiller les rejets, déclare le scientifique. Grâce à elle, il est possible de remonter aux points sources et d’identifier les régions les plus génératrices de pollution plastique. »
1. Laboratoire d’océanographie physique et spatiale.
TOUT LE DOSSIER
du magazine Sciences Ouest