Vieillesse féminine : autopsie d’un âgisme bien particulier

« La perception de la vieillesse est très différente si elle est féminine ou masculine », constate Aurélie Chatenet-Calyste. Cette maîtresse de conférences en histoire moderne à l’Université Rennes 2 organise un colloque sur les regards portés sur le vieillissement féminin aux 18e et 19e siècles. Les 1er et 2 juin, au Campus de Villejean, historiens, spécialistes de la littérature mais aussi conservateurs de musée se réuniront pour confronter les regards et expériences de ce vieillissement. « Les descriptions négatives de la vieillesse concernent uniquement les femmes. Chez les hommes, on parle au contraire d’expérience ou de sagesse », poursuit Aurélie Chatenet-Calyste, pour qui ce colloque entre en résonance avec des réflexions contemporaines. « Le corps des femmes est sans cesse ausculté, et celui des femmes vieillissantes, notamment des actrices, est particulièrement soumis à des regards critiques », illustre la chercheuse. Des regards qui se traduisent aussi en faits : sur l’ensemble des films français sortis en 2021, seuls 7 % des rôles ont été attribués à des comédiennes de plus de 50 ans¹.