Le vrai visage du pillage
Sous l'eau, des trésors endormis
Loin des réseaux criminels organisés, la majorité des objets archéologiques pillés sont en réalité ramassés par des amateurs. « Ce sont des plongeurs passionnés d’histoire qui découvrent des vestiges sans avoir connaissance du cadre législatif », explique Gaëlle Dieulefet, maître de conférences en archéologie à Nantes Université1. Sauf que nous ne sommes pas dans un opus d’Indiana Jones : ces prélèvements annihilent tout contexte archéologique.
« L’objet est complètement déconnecté de son environnement, c’est comme mener une enquête avec un seul indice, déplore la chercheuse. Prélever un objet, c’est signer son arrêt de mort, car sans conservation préventive il se dégrade et part en poussière. » Aujourd’hui, toute découverte doit être déclarée auprès du ministère de la Culture et à la préfecture maritime, mais la législation est encore trop méconnue. La sensibilisation semble donc une solution pour lutter contre ces pillages. « Cela passe par de l’information, de l’écoute et même par des projets d’archéologie citoyenne, qui responsabilisent les participants », détaille Gaëlle Dieulefet. Finalement, renoncer aux lingots d’or c’est aussi accéder au royaume de la connaissance.
1. Et chercheuse au Centre de recherche en archéologie, archéosciences, histoire, à Rennes.
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du magazine Sciences Ouest