Big data. Voilà un terme qui « revêt de nombreux fantasmes et fait réagir », convient Anaïs Theviot, chercheuse en sociologie politique du numérique au laboratoire Arènes, basé à Rennes. Également maîtresse de conférences à l’UCO1 d’Angers, elle a coordonné la rédaction d’un ouvrage collectif paru en mars : Gouverner par les données ? Pour une sociologie politique du numérique2. À travers l’analyse multidisciplinaire d’une dizaine de chercheurs, le livre questionne le poids et l’usage des données dans les manières de gouverner. « On laisse tous des traces en tapant des mots clés sur internet, en faisant des courses en ligne ou en activant la géolocalisation. Ces données peuvent ensuite être captées, analysées et revendues pour personnaliser des messages, comme les publicités », indique Anaïs Theviot. Mais outre leur utilisation à des fins commerciales, elles sont aussi utilisées en politique pour mieux cibler la communication électorale ou encore dans l’administration, secteur dans lequel l’État tente de développer une culture du numérique.
D’où l’intérêt de considérer les données comme des objets politiques et sociaux.
1. Université catholique de l’Ouest.
2. ENS Éditions, 2023.
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