Le blob s’infiltre à l’Espace des sciences

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N° 400 - Publié le 30 mai 2022
WILLIAM LE JONNY
Ni animal, ni végétal, le blob est un myxomycète composé d'une seule cellule de très grande taille avec des millions de noyaux à l’intérieur.

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Les médiateurs du centre de culture scientifique rennais mènent des expériences sur le blob. Une démarche participative qui ne manque pas de péripéties.

Blobosaurus Rex est installé dans les réserves de l’Espace des sciences de Rennes. Ce blob s’est retrouvé là en avril dernier suite à un appel à participation du CNRS, qui a proposé à des volontaires1 de les aider à étudier la résistance de cette espèce au réchauffement climatique.

Un protocole adapté

Plus de 15 000 néo-chercheurs y participent. « Cette expérience permettra d’obtenir rapidement un grand nombre de données. C’est intéressant de mieux comprendre l’évolution du blob, car il est une des bases de la vie terrestre : dans les forêts, il excrète des minéraux qui servent ensuite à la croissance des végétaux », indique William Le Jonny, chargé de médiation à l’Espace des sciences.Envoyé par voie postale, Blobosaurus Rex est arrivé desséché et en dormance2 à Rennes. Pour être réveillé, il doit être déposé sur de la gélose, un gel humide dont la fabrication requiert de mesurer avec précision 50 cl d’eau. Le CNRS recommande alors d’utiliser une bouteille d’Orangina pour obtenir ce volume. « Afin d’avoir des résultats comparables, tout le monde doit se servir d’outils similaires et faciles à se procurer », explique William Le Jonny. Une fois réhydraté dans sa boîte de Petri, Blobosaurus Rex est nourri avec des flocons d’avoine. Il grandit. Les médiateurs le coupent ensuite en plusieurs parties. Heureusement plus de peur que de mal, car chaque morceau forme un nouvel être capable de poursuivre sa croissance en toute indépendance.

WILLIAM LE JONNY
Le blob est découpé, puis une partie est déposée sur la gélose.

Animation à venir

Certains de ces clones sont ensuite mis dans un carton à chaussures, surmonté d’une lampe chauffante. « Quinze protocoles ont été établis. Des participants maintiennent une forte chaleur, d’autres augmentent la température par paliers », détaille Frédérique Colombel, également chargée de médiation à l’Espace des sciences. Dans les réserves, le blob est conservé à 30 °C durant 24 h, puis à température ambiante les quatre jours suivants. La lampe doit parfois être approchée très près du couvercle pour atteindre la température souhaitée. Pour éviter un éventuel incendie, les médiateurs ont ajouté un ruban adhésif isolant. Mais cette astuce a fait grimper l’intérieur de la boîte à 35 °C... Le lendemain, Blobosaurus Rex avait grillé. Heureusement, d’autres boîtes de Petri étaient restées hors de ce mini-four, permettant aux médiateurs de redémarrer l’expérience ! « Nous enverrons tout de même nos premiers résultats au CNRS où l’ensemble des données seront compilées. C’est le principe de la démarche scientifique : tout doit être décrit, annoté et répertorié », insiste Frédérique Colombel.
À la suite de cette première expertise acquise sur le blob, les médiateurs de l’Espace des sciences proposeront dès cet été une animation au Laboratoire de Merlin autour de cet organisme surprenant. Ces temps d’échanges permettront aux curieux de découvrir cet être vivant et de comprendre la démarche expérimentale, essentielle à la recherche.
 

BENJAMIN ROBERT

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