À l’écoute des constructions

Actualité

N° 393 - Publié le 28 octobre 2021
CC BY - SA 3.0 / MARC LACOSTE
Des chercheurs étudient et surveillent des infrastructures, telles que le pont Éric Tabarly à Nantes.

Magazine

4300 résultat(s) trouvé(s)

Automatiser la surveillance des infrastructures en génie civil. C’est l’objectif d’une équipe rennaise.

Comment savoir qu'un pont se détériore pour éviter l’accident ? « Toute construction vieillit et subit des agressions extérieures qui fragilisent sa structure. » Laurent Mevel est chercheur à l’Inria1 de Rennes et responsable de l’équipe I4S2. Sa spécialité : automatiser la surveillance d’un édifice par l’analyse en continu de son état.
En apparence inerte, une construction réagit au vent, aux frottements, à la circulation… « Chaque structure vibre aux fréquences qui lui sont propres, comme une signature, explique Michael Döhler, chercheur dans la même équipe. Une signature qui change indique que le bâtiment peut être détérioré. »
 Pour suivre l’état de santé d’un édifice, des capteurs intelligents sont installés. « Sur une durée donnée, ils relèvent les vibrations émises à des points précis, explique Laurent Mevel. À partir de ces données, nous développons des méthodes d’analyses statistiques capables d’évaluer si le comportement observé est normal ou non. »

Haute performance

En partenariat avec l’entreprise nantaise Sercel, spécialiste dans l’élaboration de capteurs haute performance, l’équipe I4S a produit la solution S-lynks. Elle analyse les données des capteurs pour extraire la signature vibratoire d’une construction, comme le pont Éric Tabarly à Nantes. Mais cette solution n’est qu’une première étape. « En effet, il faut détecter des changements significatifs dans cette signature pour diagnostiquer un défaut, ajoute Michael Döhler. Des variations, comme celles des températures au cours de l’année, peuvent modifier temporairement la signature d’une construction. Elles risquent d'être reconnues comme un défaut alors qu’elles n’en sont pas. » Tout l’enjeu pour les scientifiques est d'identifier ces changements ambiants pour éviter les fausses alertes.

MARIE HILARY

1. Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique.
2. I4S (Inference for Structures) est une équipe de l'Inria et de l’Université Gustave Eiffel.

TOUTES LES ACTUALITÉS

Abonnez-vous à la newsletter
du magazine Sciences Ouest

Suivez Sciences Ouest