Les plantes et les oiseaux d'un paysage au fil du temps
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Les techniques statistiques d'aujourd'hui revisitent des données du passé. Doctorante en écologie du paysage1, Lucie Lecoq est revenue sur les données récoltées par Aude Ernoult en vallée de la Seine en 2002. Dans vingt carrés de 1 km², la biologiste avait recensé les oiseaux et les plantes des haies et des prairies2. Lucie Lecoq a utilisé des photos aériennes de ces vingt paysages en 1963, 1985 et 2000. Ici comme ailleurs, l'intensification agricole a fragmenté les habitats naturels et réduit la biodiversité. Résultat étonnant : « C'est la structure du paysage de 1963 qui explique pourquoi l'on trouve ces communautés d'oiseaux en 2002 », explique-t-elle. La présence des espèces de plantes correspond au paysage... de 1985. Ce n'est pas forcément bon signe : ces paysages normands vont être confrontés à une
« dette d'extinction fonctionnelle. » Autrement dit, la réponse de la biodiversité est différée et des espèces vont disparaître. Cette étude est publiée dans Scientific Reports3.
1. Au laboratoire Ecobio (Osur, Université de Rennes 1). Sa thèse sur la diversité fonctionnelle des plantes dans le bassin versant du Couesnon est sous la direction d'Aude Ernoult et Cendrine Mony.
2. 414 espèces de plantes et 84 espèces d'oiseaux.
3. Mars 2021
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