Aux îles Kerguelen, des plantes menacées

En mission près des pôles

N° 380 - Publié le 8 avril 2020
FRANÇOISE LAMY
Les scientifiques, dont Françoise Hennion à droite, étudient les renoncules des îles Kerguelen.

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Les îles subantarctiques Kerguelen se situent loin de tout.

À 2 000 km de l’Antarctique, et encore plus loin des autres continents, l’archipel abrite quelques espèces de plantes. Cette végétation est unique par son isolement, dans un environnement extrême. Comment ces plantes s’adaptent-elles au changement climatique rapide qui les menace ? Au laboratoire Ecobio1 à Rennes, la chercheuse CNRS Françoise Hennion retrace l’histoire évolutive de ces plantes et étudie leur adaptation.

La biologiste a démontré que cette flore aurait colonisé l’archipel Kerguelen en passant par le continent Antarctique, il y a plusieurs millions d’années2. Elle a comparé trois espèces de renoncules ainsi que Lyallia kerguelensis avec leurs cousines respectives de Nouvelle-Zélande3, pour déterminer à quel moment elles ont évolué séparément.

Génome des plantes

Françoise Hennion s’intéresse à la manière dont ces plantes expriment leur génome. Selon les conditions locales, les plantes n’utilisent pas leurs gènes de la même manière. Si ces espèces peuvent s’adapter localement, sauront-elles s’adapter au changement climatique ?

La variabilité de la forme des trois renoncules a été étudiée aux Kerguelen. L’une des espèces varie peu entre les différents sites étudiés. Cela peut signifier que cette renoncule répond moins à des changements environnementaux rapides. Si les mares où elles vivent s’assèchent, elles pourraient disparaître.

ALICE VETTORETTI

1. Unité de recherche "Écosystèmes, biodiversité, évolution". (CNRS, Université de Rennes 1).
2. Entre l’Oligocène et le Néogène, il y a 34 à 1,8 millions d’années.
3. Projet de recherche avec Peter Lockhart, de l’Université de Nouvelle-Zélande.

Françoise Hennio
francoise.hennion [chez] univ-rennes1.fr (francoise[dot]hennion[at]univ-rennes1[dot]fr)

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