Les albatros surveillent la pêche illégale
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Dans les mers australes, plus d'un bateau de pêche sur quatre n'est pas déclaré. Ce résultat est issu de données collectées par des albatros. L’étude1 a été menée par des chercheurs du Centre d'études biologiques de Chizé2, près de Niort, dans le cadre d’un programme Ipev3. « Les albatros hurleurs sont menacés par les palangriers4, explique Alexandre Corbeau, co-auteur de l’étude. Ils se noient en happant les hameçons des lignes de fond. » Formé à l’Université de Rennes 1, le biologiste réalise une thèse sur les interactions entre les oiseaux et les bateaux de pêche. « Chaque navire possède un système d’identification. L’équipage l'éteint pour ne pas être repéré. » Mais le radar reste toujours allumé. Une balise5 dotée de trois antennes a été placée sur le dos de 169 albatros, dans l'archipel de Crozet. Quand un oiseau s’approche d'un navire, l’antenne GPS enregistre sa position, une autre détecte le radar et la troisième transmet ces informations. Durant six mois, les albatros ont parcouru 47 millions de km² dans le sud de l’océan Indien. La surveillance classique est impossible dans ces eaux internationales. Parmi les 350 bateaux approchés, 28 % ne sont pas déclarés « sans doute pour une activité illégale. »
1. Publiée dans la revue PNAS fin janvier 2020.
2. De l’équipe “Prédateurs marins” (CNRS, Université de La Rochelle).
3. Le siège de l’Institut polaire Paul-Émile Victor est à Brest. Cette étude s’inscrit dans le programme Ocean Sentinel.
4. Navires qui pêchent à la palangre (ligne sur laquelle sont fixés des hameçons).
5. Elle pèse 70 g et mesure 8 cm.
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du magazine Sciences Ouest