Biodiversité : l'OFB s'associe à l'Ifremer

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N° 380 - Publié le 8 avril 2020
Pierre Dubreuil est le directeur général de l'OFB.
STEPHANE LESBATS / IFREMER

 

Comment protéger les écosystèmes de la planète ? Fin 2020, la Chine devrait organiser la Cop 15, consacrée à la diversité biologique1. Ce rendez-vous de l'ONU définira une feuille de route pour 2030. Afin de préparer les acteurs français à cet événement, le colloque "L’Ifremer2 et l’Office français de la biodiversité3 s’engagent ensemble pour connaître et protéger la biodiversité marine" a été organisé en mars, à Paris. Animées par une trentaine de chercheurs, les tables rondes ont réuni 180 personnes.

L'océan perd son oxygène

« Les trois quarts des habitats marins sont estimés dégradés, a souligné Pierre Dubreuil, le directeur de l’OFB en ouvrant les débats. Les espèces qui y vivent sont en danger. » L'océanographe Véronique Garcon4 a dressé un terrible constat. Un organisme marin a du mal à extraire l’oxygène de l’eau pour respirer. Un volume d’eau contient en effet beaucoup moins d’oxygène que le volume d’air équivalent. « Or depuis le milieu du 20e siècle, l’océan côtier a perdu 2 % de son contenu en oxygène. » Pour améliorer les modèles prédictifs, la chercheuse demande que 80 % des profileurs Argo5  soient équipés de capteurs d’oxygène d’ici 2030.

Les chercheurs veulent multiplier les indicateurs sur l'océan, afin de mieux connaître son état et les risques en cours. Ils ont besoin de synthèses sur l'environnement profond pour établir des scénarios. Cet enjeu crucial a été souligné par François Houllier, le PDG de l'Ifremer, qui a conclu : « Nous devons réunir les forces scientifiques de différents organismes et faire équipe pour une cause commune, la défense de la biodiversité. »

MARC BEYNIE

1. Cette Conférence des parties pourrait être reportée suite à la crise sanitaire.
2. Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer.
3. L'OFB a été créé le 1er janvier 2020.
4. Directrice de recherche CNRS à Toulouse.
5. Le réseau international Argo est constitué de 4 000 flotteurs répartis sur tous les océans. Ils mesurent en temps réel la température et la salinité de l'eau, de la surface jusqu'à 2 000 m de profondeur. Seuls 9 % sont équipés de détecteur d’oxygène.

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