Voir l’envol des chauves-souris
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La Maison de la chauve-souris rouvre à Kernascléden.
« Dans notre imaginaire, la chauve-souris voit mal et s’agrippe aux cheveux. » C’est pour changer cette vision du mammifère volant que la Maison de la chauve-souris(1) accueille les visiteurs à Kernascléden (Morbihan). Fermé depuis novembre 2018, le musée rouvre ses portes mi-juillet avec une nouvelle scénographie.
« L’idée de départ était de valoriser la colonie de grands rhinolophes présente dans l’église toute proche, raconte Arno Le Mouël, le directeur du musée. Nous nous sommes dit : s’il doit y avoir une Maison de la chauve-souris en France, ce sera là ! » Près de 130000 visiteurs en douze ans, c’est une belle réussite pour le village de 400 habitants situé à 30 km de Lorient.
La lampe de poche dans le grenier
Pour attirer davantage de visiteurs, le musée fait peau neuve sur 400 m². « Cet été, dans toutes les salles, des modules permettent aux enfants de se familiariser avec l’animal sans avoir à lire toutes les explications, décrit Arno Le Mouël. Il y a aussi un jeu de recherche à la lampe de poche dans un grenier reconstitué au dernier étage. Et dans un espace cinéma, les visiteurs peuvent voir en direct les chauves-souris de l’église ou d’un autre lieu grâce à des caméras infrarouges. »
Scientifiques et naturalistes
Amikiro(2) organise les 7es Rencontres chiroptères Grand Ouest, les 27, 28 et 29 septembre à Kernascléden. Cent-cinquante scientifiques et naturalistes s’y donnent rendez-vous. Ils feront le point sur l’état des connaissances des populations de chauves-souris dans l’Ouest et sur la manière de les préserver. Ouvert au public !
Une chauve-souris au frigo
L’association Amikiro a aussi un centre de soin. Depuis 2013, Askell accueille des chauves-souris en détresse, blessées, malades, orphelines... Elles sont soignées sur place ou transférées dans un centre de soin plus grand. Une solution miracle ? Les mettre au frigo ! « Quand une chauve-souris souffre, elle se place dans un état proche du coma, comme lorsqu’elle hiberne, poursuit Arno Le Mouël. Si elles ont des petites fractures, nous les mettons au frigo au-dessus du bac à légumes. Comme ça, elles guérissent sans dépenser trop d’énergie ! » En 2018, 42 chiroptères ont ainsi été secourus à Askell. Des conseils donnés à distance ont aussi permis de soigner près de 600 autres animaux.
Le programme de la nuit
Dans le musée, protection de l’animal oblige, il est impossible de présenter des chiroptères vivants. Pour permettre aux visiteurs d’observer l’animal dans son environnement, l’association Amikiro organise les Nuits de la chauve-souris tout l’été(3).
- Visite de la Maison de la chauve-souris.
- Observation au crépuscule de la sortie des grands rhinolophes qui vivent dans l’église.
- Déplacement sur un site classé Natura 2000 pour découvrir les chiroptères en chasse au-dessus du Scorff.
(1) Créée en 2003, elle a ouvert pour la première fois en 2006.
(2) L’association qui gère la Maison de la chauve-souris. Amikiro pour “Ami des chiroptères”.
(3) Deux de ces événements s’inscrivent dans le cadre de la 23e Nuit internationale de la chauve-souris, les 24 et 25 août.
tél. 02 97 28 26 31
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