« Montrer que la science est une passion »

Découvrir les métiers scientifiques avec les chercheurs eux-mêmes : pendant une semaine fin mars, soixante-quatre élèves de première S et STI2D(1) de dix-neuf lycées bretons ont participé à l’opération “Immersion sciences”. Au centre nautique de l’Île-Tudy (Finistère), ils ont rencontré des experts de différents domaines. Conférences, visites et ateliers thématiques... L’objectif est de donner envie aux jeunes de s’orienter vers les filières scientifiques.

 « Je veux leur montrer que la science, c’est une passion ! » Armée d’une maquette de nanotubes de carbone et d’un diaporama imagé, Maud Guezo raconte ses recherches dans l’infiniment petit. L’ambassadrice de la Fête de la science pour la Bretagne est physicienne à l’institut Foton et enseignante à l’Insa(2) de Rennes. « Découpez un millimètre un million de fois : cela devient un nanomètre. À cette échelle, il se passe des phénomènes intéressants que j’étudie. »

« Rêver d’être chercheuse »

Une quinzaine de chercheurs de toute la Bretagne sont intervenus durant la semaine. Ils ont présenté leur travail, leur parcours et leur rapport aux sciences. « Avec de la curiosité, une simple observation peut conduire à une découverte, note Maud Guézo. Moi-même, je n’osais pas rêver d’être chercheuse. Mais vous avez le droit de rêver ! Les métiers scientifiques de haut niveau ne sont pas réservés aux élèves qui ont les meilleures notes. »

Chaque matin, les élèves potassent les sujets des conférences de la journée. Ils préparent des questions. « Nous pouvons poser toutes les questions qui nous passent par la tête, même celles un peu bêtes. Les chercheurs nous répondent », s’enthousiasme une élève du lycée Eugène-Freyssinet, à Saint-Brieuc.

Ce qui se passe dans les labos

« Nous voyons comment ils travaillent et ce qui se passe dans les labos. Sur Internet, on ne trouve pas ce genre d’informations », complète sa camarade. Utiliser l’infiniment petit pour soigner, cartographier le bruit des villes, plonger des sous-marins dans les grands fonds pour découvrir d’autres formes de vie...

« Nous n’avions jamais entendu parler de ces métiers avant ! », racontent-elles.

« C’est très enrichissant pour les élèves, diversifié et concret », souligne Fabienne Montembault de la Région Bretagne, l’un des trois partenaires de l’événement avec le CNRS(3) et le rectorat de Rennes. Cyrille Chavet, chercheur en cybersécurité à l’Université Bretagne Sud(4), met les élèves dans la peau de hackers. But de l’atelier : pirater une harpe laser(5) avec un ordinateur, le plus rapidement possible. Quant aux chercheurs de l’Ifremer(6), ils ont fait vivre aux élèves une expérience de réalité virtuelle inédite sous l’eau, dans les fonds marins. Cette immersion qui a aussi associé des éthologues, des mathématiciens et deschimistes devraient faire naître des vocations.

(1) Sciences et technologies de l’industrie et du développement durable.
(2) Institut national des sciences appliquées.
(3) Centre national de la recherche scientifique.
(4) Au Lab-Sticc (Laboratoire en sciences et techniques de l’informatique, la communication et la connaissance).
(5) La harpe laser est un instrument de musique électronique. L’émission d’un son est contrôlée par les mains du musicien, qui perturbe la lumière de faisceaux laser.
(6) Les chercheurs présents étaient Jozée Sarrazin, Pierre-Marie Sarradin et Julien Marticorena.