« Appliquer l’économie circulaire à la pêche »

Portrait

N° 371 - Publié le 2 avril 2019
Antoine Meyssonnier
Ce que je cherche
Raphaëla Le Gouvello

« Le quart(2) du tonnage de la pêche en France vient des six ports de pêche de Cornouaille. La majeure partie de ce tonnage est exportée hors de la Cornouaille, sans transformation. À l’inverse, la filière (pêche, transformation et distribution) dépend pour près de 60 % d’une pêche non locale. Il y a peu de valeur créée localement et une fragilité des acteurs vis-à-vis de leurs matières premières. Je cherche à comprendre en quoi l’économie circulaire, telle que l’Ademe(3) la définit, optimise l’emploi des ressources halieutiques et contribue au développement économique. Tout en diminuant les effets sur l’environnement et en améliorant le bien-être des populations. Je suis partie de l’exemple de la sardine.

15000 tonnes de sardines

J’ai utilisé des outils d’analyse du flux des ressources marines. Sur les 15000 tonnes de sardines péchées en Cornouaille, près de 9000 tonnes seraient exportées directement sans transformation. À l’inverse, les conserveries locales importeraient autour de 12000 tonnes de matières premières. J’ai exploré des scénarios d’économie circulaire. Ils passent par une valorisation des sous-produits et des transactions nouvelles entre les acteurs locaux, pas simplement marchandes. L’économie circulaire propose une trajectoire alternative de développement basée sur un panier de biens et services, ici les ressources de la pêche, pour construire une “valeur territoire collective”.

J’espère que ce travail sur l’économie circulaire, appliquée à la pêche et aux produits de la mer, permettra à la Cornouaille de resserrer les liens entre les acteurs locaux et leurs ressources(4). »

PROPOS RECUEILLIS PAR Agnès Boiron

(1) Unité Aménagement des usages des ressources et des espaces marins, Centre de droit et d’économie de la mer (Amure), à Brest.
(2) 24 %.
(3) Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.
(4) Raphaëla Le Gouvello a soutenu sa thèse le 1er mars. Celle-ci a été financée par la Fondation de France dans le cadre de l’appel à projets “Quels littoraux pour demain ?”

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