Moins polluer, ça rapporte !
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Des chercheurs rennais, écologues, géochimistes, sociologues, mais aussi économistes, participent à un projet européen, Cpes(1), qui vise à tester une nouvelle méthode pour encourager des pratiques agricoles moins polluantes : les paiements pour services écosystémiques (Pse).
Concrètement, des acteurs privés (structures de tourisme, exploitants d’eau potable...) désireux de profiter localement d’une eau de qualité rémunéreraient directement les agriculteurs pour qu’ils diminuent les apports d’intrants (principalement de phosphore et d’azote), à des niveaux allant au-delà des contraintes réglementaires actuelles. « Le paiement des services écosystémiques est encore controversé, explique Gérard Gruau, géochimiste à l’Osur(2), qui participe au projet. Certains estiment que l’environnement ne doit pas être marchandé. D’un autre côté, donner une valeur à l’environnement peut responsabiliser les acteurs. »
Le projet démarrera en janvier, pour une durée de trois ans. Le lac au Duc et son bassin versant, près de Ploërmel (Morbihan), ont été choisis comme lieu d’expérimentation. « Ce lieu sert à la fois pour la baignade, la voile, la pêche et la production d’eau potable. Mais des pics de cyanobactéries interdisent fréquemment ces activités », détaille Claudia Wiegand, écologue(3). L’étude sera conduite en partenariat avec le Smgbo(4). Cinq autres lieux font partie du projet, deux en Normandie et trois en Angleterre. Tout reste à créer : localiser les zones sensibles aux pollutions, mais aussi identifier des acheteurs de Pse, déterminer la structure économique et juridique des contrats entre ces acheteurs et les exploitants agricoles...
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