L’union contre l’invasion des étoiles

Actualité

N° 352 - Publié le 15 mai 2017
CC-BY-SA-Hans Hillewaert

Magazine

4300 résultat(s) trouvé(s)

Le Réseau halieutique de Bretagne étudie les ravages des étoiles de mer sur les élevages de moules.

Elle porte un joli nom, mais c’est une prédatrice. En Bretagne, l’étoile de mer (1) s’attaque aux moules et aux coquilles Saint-Jacques. Sur un pieu de bouchot, des dizaines d’étoiles peuvent engloutir une partie des moules. Le syndicat des mytiliculteurs de Pénestin, dans l’estuaire de la Vilaine, estime que la mortalité peut atteindre jusqu’à 75 %. Pour préserver les coquilles Saint-Jacques et les mollusques, l’une des techniques consiste à pêcher les étoiles de mer au chalut, quand elles sont au large. Mais cela a un coût. Et les étoiles reviennent toujours. Et qu’en faire ?

Le Réseau halieutique de Bretagne réunit depuis janvier, à l’initiative de la Région, les scientifiques (2) et les professionnels de la pêche et de l’aquaculture. Ces acteurs ont décidé de réaliser une première étude sur l’invasion des étoiles. Étudiante en biologie marine (Master 2 aquacole) à Agrocampus Ouest, Élisa Teisseire y consacre son stage de fin d’études, à la Région. Parmi ses objectifs, elle va mesurer l’impact économique du phénomène et étudier des pistes de valorisation. La biologiste rencontre les éleveurs, fait le point sur les précédentes études scientifiques, réunit des informations partielles et dévoile les solutions adoptées à l’étranger (Pays-Bas, Grande-Bretagne, Irlande, Canada) face au fléau. Au Danemark, les étoiles de mer transformées en farine complètent, par exemple, l’alimentation des porcs.

Au sein du réseau, la Station biologique de Concarneau (3) veut développer un outil de suivi de la ressource. Ce projet de science participative, associant les mytiliculteurs, les pêcheurs et les plongeurs, a pour objectif de cartographier la population des étoiles de mer. La dynamique de leur prédation pourrait être liée à un dérèglement du milieu. À Pénestin, les facteurs en cause sont peut-être un manque d’arrivée d’eau douce de la Vilaine, des modifications des courants, de la température et des vents, dont dépendent les déplacements des étoiles.

Pour sa première année, le réseau halieutique s’intéresse aussi au suivi et à la gestion des espèces hors quota, aux données socio-économiques des filières pêche et aquaculture, qui manquent de visibilité, aux nouvelles ressources marines et à leurs valorisations, ainsi qu’aux opportunités de cultiver plusieurs espèces sur un même site aquacole (4).

TOUTES LES ACTUALITÉS

Abonnez-vous à la newsletter
du magazine Sciences Ouest

Suivez Sciences Ouest