Après plusieurs mois d’activité, le Pôle d’excellence cyber présente ses activités et forces en présence.
Vingt-deux nouvelles formations (ou ayant intégré un volet cyber significatif)(1), quatre nouvelles chaires de recherche, un équipement commun(2), le Laboratoire de haute sécurité (LHS)..., les premières actions menées au sein du jeune Pôle d’excellence cyber (PEC) ont été présentées le 13 octobre dernier, à l’occasion du lancement de la semaine européenne de la Cyber (European Cyber Week), dont la première édition se déroulera à Rennes du 21 au 25 novembre prochain(3). Ancré en Bretagne depuis 2014(4), le PEC est soutenu par la Région Bretagne qui a prévu d’investir plus de vingt millions d’euros sur les trois axes de développement que sont la formation, la recherche et le développement économique, pour la période 2014-2020. Mais il porte l’ambition collective de rayonner à l’échelle nationale, européenne et internationale.
Demandes de rançon
Sur le campus rennais d’Inria(5), le LHS combat de nouvelles formes d’attaques : Les “ransomwares”, des logiciels qui rendent illisibles les documents d’un ordinateur et exigent une rançon pour les récupérer ! Ou les attaques qui visent les puces électroniques et permettent de voler des informations en analysant les ondes électromagnétiques qu’elles émettent. Des chercheurs d’autres équipes (Inria, CNRS(6)) trempent aussi dans la cyber : ils s’intéressent aux empreintes et cookies qui permettent de nous suivre sur Internet, ou encore à un nouveau type de monnaie numérique, socialement responsable. Un peu plus loin sur le campus, au sein de la chaire Cybersécurité des infrastructures critiques, hébergée à l’école Télécom Bretagne, ce sont les systèmes industriels et leurs chaînes de production qui sont étudiés. Désormais reliées à Internet, ces dernières sont devenues vulnérables. Une simple pièce jointe infectée peut enrayer la production.
L’identité sous le scan
La sécurité passe aussi par la vérification de l’identité. C’est la spécialité de la start-up Ariadnext, basée à Rennes, qui a conçu une application pour smartphone (Idcheck), capable de scanner, en quelques dizaines de secondes, les documents d’identité pour les authentifier automatiquement. Elle est en particulier destinée aux banques ou aux agences immobilières. Une autre technique, Smartstamp, sécurise les documents, en cryptant les principales informations dans un QR Code. Elle est déjà utilisée par certains organismes. Il est alors beaucoup plus difficile de modifier une facture !
La cybersécurité couvre tous les domaines. Le marché est énorme et la demande d’experts est supérieure à l’offre. Il faut le faire connaître et inciter les jeunes. C’est dans cet esprit qu’un challenge d’étudiants, parrainé par Airbus et Thales, est programmé durant la Cyber Week. Seize équipes de trois étudiants s’affronteront pendant la finale où l’exercice consistera, non pas à hacker, mais à trouver une solution contre une attaque ayant des répercussions environnementales. Et à révéler le côté vert de la cyber... !
(1) Voir le catalogue Offre de formation cyber, du Pôle d’excellence cyber, publié en 2015.
(2) Entre la Région Bretagne, la Direction générale de l’armement (DGA), Inria et CentraleSupélec.
(3) www.european-cyber-week.eu.
(4) Par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian
(lire Sciences Ouest n° 317-février 2014). L’association Pôle d’excellence cyber a été créée à la fin de 2015 et a tenu sa première assemblée générale en juin dernier.
(5) Institut national de recherche en informatique et en automatique Rennes - Bretagne Atlantique.
(6) Quatre unités CNRS : Irisa Lab-Sticc, IETR, Irmar.
Frédéric Rode
directeur général de Bretagne Développement Innovation
tél. 02 99 67 42 01
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