"Je cherche à augmenter la capacité de certaines molécules à stocker des données."
Portrait
En chimie théorique, l’un des enjeux actuels est de trouver des complexes moléculaires capables de stocker des informations numériques au même titre que les technologies basées sur le silicium, mais à une échelle plus petite, permettant ainsi de décupler la capacité de stockage de tels dispositifs. Ces complexes moléculaires sont généralement constitués d’un ion central dont la sensibilité au champ magnétique est telle qu’il ne peut prendre que deux orientations bien distinctes en fonction du champ appliqué, ce qui lui permet de stocker l’information de façon binaire donc adaptée aux systèmes informatiques. Cet ion central est entouré de ligands qui équilibrent la charge globale du complexe. Celui-ci doit aussi posséder un effet mémoire qui lui permet de conserver l’information au cours du temps. Pendant ma thèse, je me suis particulièrement intéressée aux complexes à base d’ions dysprosium, étudiés de près à l’Institut des sciences chimiques de Rennes car ce sont de très bons candidats(1). Mon but était d’identifier, grâce à des méthodes de calcul quantique, l’origine de leurs propriétés magnétiques afin d’améliorer leur capacité à stocker des données. J’ai mis en évidence que la forte sensibilité magnétique de ces complexes était favorisée par une organisation symétrique des ligands qui entourent le dysprosium. Elle dépend aussi de la distribution de la charge électrique dans le système. Pour l’instant, le stockage d’information sur une telle molécule n’est possible qu’à basse température. La recherche se poursuit pour atteindre les mêmes objectifs mais à température ambiante.
(1) Lire aussi Le grand moment d’une petite molécule dans Sciences Ouest n° 317-février 2014.
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