Quand l’eau douce est trop salée !
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Une publication soulève les problèmes environnementaux qu’engendre la présence de sel dans l’eau.
Les ressources en eau douce sont de plus en plus salées. « Cette salinisation affecte les zones arides et semi-arides, c’est-à-dire le tiers des surfaces émergées dans le monde », souligne Christophe Piscart, chercheur en écologie aquatique, à l’Osur(1). En partie naturel, le phénomène est lié à une pluviométrie faible ou à une géologie particulière, lorsque les eaux souterraines qui alimentent les réserves récupèrent les sels contenus dans les roches au fil de leur parcours. Mais il est amplifié par les activités humaines. « En Europe, le problème vient surtout du rejet d’effluents industriels salés. En Amérique du Nord, c’est le déneigement des routes. » Le risque, à la fois économique, écologique et sanitaire pourrait devenir majeur. « En Espagne, plus de 60 % des réservoirs d’eau souterraine côtiers destinés au pompage de l’eau potable sont déjà hors d’usage. Les écosystèmes d’eau douce en pâtissent aussi. Le tiers de leur biodiversité est touchée dès que le seuil de salinité dépasse 1 g/l. » Des solutions existent, comme les bassins de décantation. « Mais ce n’est pas suffisant. » D’autres polluants comme les nanoparticules sont pris en compte dans la législation et la recherche scientifique, mais ce n’est pas le cas pour la salinité ou très peu, en particulier dans les pays émergents. La salinité ne concerne pas seulement le chlorure de sodium mais l’ensemble des ions en solution, qui sont plus ou moins toxiques pour l’homme et son environnement. Ça vaudrait le coup qu’on y jette un œil ! »(2).
(1) Observatoire des sciences de l’Univers de Rennes - Écobio - UMR 6553 (CNRS/Université de Rennes 1).
(2) La salinisation de l’eau douce a fait l’objet d’un article coécrit par Christophe Piscart et publié dans Science le 26 février dernier.
Christophe Piscart
tél. 02 23 23 54 39
christophe.piscart@univ-rennes1.fr
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