Dans le fond, on ne connaît pas l'océan

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N° 340 - Publié le 24 août 2016

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L’homme va dans les grands fonds marins pour pêcher, extraire des minéraux rares, trouver des nouvelles molécules, ou extraire du gaz et du pétrole. Bientôt, il y puisera des énergies renouvelables. Mais comment exploiter ces grands fonds, à plus de 200 m sous la surface, de manière durable ? L’an dernier, l’European Marine Board (EMB) a commandé un rapport(1) de stratégie scientifique à treize chercheurs.

Ces scientifiques de neufs pays, dont l’Angleterre, le Portugal, la Norvège et les Pays-Bas, spécialistes des ressources halieutiques, de biotechnologie, de microbiologie, ou encore de géologie ont réalisé une synthèse globale. Pour la France, l’EMB a fait appel à Pierre-Marie Sarradin, chimiste de l’Ifremer à Brest. « La connaissance du fonctionnement des écosytèmes profonds est insuffisante pour préparer des études d’impact, explique-t-il. C’est le point critique que nous avons souligné : il faut augmenter la connaissance. Si l’on exploite ces écosystèmes sans barrière, nous détruirons des organismes encore inconnus. »

Les experts demandent une augmentation des budgets, notamment dans le cadre du programme européen Horizon 2020 pour la recherche et l’innovation. « Dans les appels d’offres H2020, il y a plus de possibilités de faire financer des projets en partenariat avec l’industrie, pour développer l’exploitation, que d’appels d’offres pour augmenter notre connaissance des écosystèmes biologiques ! » Remis aux décideurs européens, le rapport prône un accès public aux données sur les grands fonds.

« En partageant les résultats scientifiques, nous aboutissons plus rapidement à des conclusions importantes. »

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