L'irrationalité est plutôt à chercher du côté de certains comportements humains
Portrait
Chercheuse en génétique des plantes, à l’Inra de Rennes
En vérité, je ne me souviens pas vraiment m’être posé cette question. J’ai rapidement su que je voulais faire de la biologie. Ensuite, c’est assez naturellement que j’ai suivi un cursus menant à la recherche. J’ai fait la rencontre d’un professeur qui m’a aiguillée vers la génétique et l’amélioration des plantes. On peut dire que c’est grâce à lui que je fais ce métier aujourd’hui. Je peux citer son nom ? Il s’appelle Yves Hervé !
Un réseau national et international de collègues avec qui partager sur le métier, les questions scientifiques, les différentes approches, les résultats. Je trouve qu’on a de la chance à l’Inra de pouvoir travailler sur le long terme, même si cela est plus difficile actuellement avec le mode de financement sur projets qui devient de plus en plus concurrentiel.
Je ne sais pas si on peut vraiment parler de hasard. Au gré des rencontres, on prend telles directions dans notre recherche, on construit des projets et des collaborations, mais c’est inhérent à notre métier !
Le temps de prendre le temps, de se poser. Dans le métier de chercheur, il y a beaucoup de gestion administrative, et on travaille souvent dans l’urgence.
Je ne vois pas ce qu’on pourrait trouver qui pourrait poser problème... tout au moins dans notre domaine, à part des solutions qui ne sont pas durables mais justement, ce n’est pas ce qu’on cherche.
Je doute qu’un seul résultat puisse tout changer. Il faut plutôt attendre les grandes découvertes dans d’autres domaines de recherche comme la médecine...
Notre métier est basé sur la rationalité avec des hypothèses, des expérimentations, des résultats qu’on peut démontrer même si parfois tout ne peut pas être interprété de suite. On cherche alors à comprendre ces résultats inattendus. L’irrationalité est plutôt à chercher du côté de certains comportements humains qui peuvent conduire au meilleur, comme au pire...
TOUS LES PORTRAITS
du magazine Sciences Ouest
a été interviewée par téléphone par Klervi L’Hostis.