Une première dans le Finistère !
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La frange littorale du Finistère est la première de la côte atlantique à avoir été cartographiée en haute précision.
L’expression populaire “être entre deux eaux” prend ici tout son sens : faiblement immergée et donc pas complètement terrestre, la bande littorale n’était cartographiée exhaustivement ni par l’Institut géographique national (IGN), ni par le Service hydrographique et océanographique de la Marine (Shom). « L’idée d’homogénéiser ces mesures grâce au projet Litto3D® date d’une dizaine d’années, et le premier démonstrateur était sorti en 2005 pour la zone du Morbihan », rappelle Yves-Marie Tanguy, chef de projet au Shom depuis 2014. L’IGN et le Shom se sont donc associés et répartis le travail pour cartographier en continu cette frange littorale qui commence à 10 m de profondeur côté mer et se prolonge jusqu’à 2 km à l’intérieur des terres. Alors que la production de ce référentiel a démarré sur la côte méditerranéenne dès 2007, les côtes du Finistère sont les premières de toute la façade atlantique à avoir été finalisées. Le produit Litto3D® Finistère a été présenté lors du séminaire national Litto3D® le 4 novembre et officiellement inauguré le 9 novembre dernier en présence des autorités locales (1). Le soutien des collectivités territoriales est crucial dans le déroulement du projet. Car la cartographie en mer nécessite un appareillage particulier, plus coûteux et plus rare que celui utilisé pour la cartographie terrestre. « Sur terre, le laser topographique rouge est bien adapté, poursuit Yves-Marie Tanguy. Mais en mer, tous les rayons rouges sont absorbés. Pour avoir un signal retour, il faut utiliser un laser vert. Il n’existe dans le monde que trois constructeurs de ce type de Lidar qui est, de plus, très sensible à la turbidité de l’eau, aux algues, à la houle, aux vagues..., car les eaux blanches, comme on les appelle, absorbent alors tout le signal lumineux ! »
Après l’acquisition des données, dix personnes du Shom travaillent d’arrache-pied pour les traiter, gommer le bruit dû aux vagues, par exemple, et en faire des données de haute précision. Elles sont ensuite mises en forme (modèles numériques de terrain, facilitant les applications en 3D) et rendues accessibles gratuitement sur Internet (diffusion.shom.fr). Pour les côtes du Finistère, ce travail a coûté trois millions d’euros (2). « Elles constituent un socle de données géographiques de référence très utile et pas seulement pour la cartographie », précise Yves-Marie Tanguy. Certaines ont déjà servies pour connaître la bathymétrie des zones concernées par la mise en place des câbles de raccordement des fermes hydroliennes dans le passage du Fromveur ; d’autres pour identifier et délimiter des zones soumises à des risques de submersion dans le cadre des Plans de prévention des risques littoraux.
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