« Je cherche un nouvel anticancéreux »
Portrait
Je suis chimiste organicienne. Nous synthétisons des produits biologiquement actifs, à visée thérapeutique. La molécule qui nous intéresse s’appelle le péloruside A. Elle est libérée par une éponge marine, Mycale hentscheli, qui vit en Nouvelle-Zélande. Cette molécule a des propriétés antitumorales : elle stoppe la division des cellules cancéreuses. Le péloruside A peut agir en complément d’une autre molécule anticancéreuse, le taxol. Plusieurs laboratoires essayent de faire des synthèses de composés qui ressemblent au péloruside A. Mais ces synthèses sont compliquées et elles ne permettent d’obtenir que quelques milligrammes du composé.
Je suis arrivée en postdoc à l’Institut des molécules et matériaux du Mans, dans l’équipe Méthodologie et synthèse organique, en mars 2015. Nous avons développé une nouvelle stratégie de synthèse. Plusieurs fragments de la molécule sont assemblés de manière simple et efficace. La dernière étape lui apporte son activité biologique. Avec cette synthèse modulable, nous pouvons produire toute une série de produits à tester.
Nos premiers composés ont été envoyés en tests à Rennes sur la plate-forme Impaccell(1) à l’Université de Rennes 1. Leur toxicité est testée sur des lignées de cellules cancéreuses. Nous attendons les résultats ce mois-ci. Si le produit n’est pas actif, nous ferons des modifications sur la structure. Si la molécule est très active, nous pourrons la produire en quantité suffisamment importante, pour démarrer les essais précliniques.
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du magazine Sciences Ouest