« J’étudie les vers marins »
Portrait
J’étudie les nématodes marins. Ce sont des vers minuscules, de moins d’un millimètre. Il en existe des millions d’espèces dans le sable, la vase, les coraux, les roches... à toutes les profondeurs. Ils vivent dans tous les écosystèmes, depuis les cheminées hydrothermales jusqu’à la glace, sous les pôles. J’ai commencé par faire de la taxonomie. Cela consiste, notamment, à classer les espèces en décrivant leur aspect. Aujourd’hui, mon approche est écologique : j’étudie la communauté des nématodes.
Près des cheminées hydrothermales, il y a des colonies de bactéries. Les nématodes sont en interaction avec elles. Ils vivent aussi en contact avec un autre groupe de microorganismes, les archées. Elles sont présentes partout, y compris dans la flore bactérienne humaine. Le problème pour nous, c’est que lorsqu’une archée est liée à une maladie, les antibiotiques contre les bactéries ne fonctionnent pas ! Les archées sont très résistantes. Mes recherches consistent à étudier les interactions entre elles et les nématodes.
Avec l’équipe à l’Ifremer, je veux comprendre les mécanismes de réponse chez les vers, pour produire des molécules d’intérêt pharmaceutique. Le but est de produire des antibiotiques spécifiques, contre les archées. Il n’en existe que huit aujourd’hui, mais il y en a des milliers à découvrir ! C’est un projet très exploratoire. Nous partons de quelque chose dont on ne connaît rien, mais qui peut donner de superbes découvertes.
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du magazine Sciences Ouest