Quel impact sur la vie marine ?
Des équipes de l’Université de Bretagne occidentale étudient l’impact écologique des énergies marines renouvelables.
Avant toute installation, un état des lieux des habitats marins, de la faune et de la flore, doit être établi. « Ces observations initiales servent de référence pour les suivis opérés lors des différentes phases du projet (installation, raccordement, exploitation, démantèlement) et pour le dimensionnement des mesures visant à compenser tout impact écologique négatif », explique Gérard Thouzeau, chercheur à l’IUEM(1) et chargé de mission de l’UBO pour les énergies marines renouvelables (EMR). Dans le cadre du projet Benthoscope, par exemple, une équipe du Lemar(2) étudie l’impact potentiel des hydroliennes sur les organismes des fonds marins sur le site de Paimpol-Bréhat. Pour ce faire, elle a développé un protocole basé sur la détermination de la signature acoustique de la zone grâce à un dispositif capable d’enregistrer tous les bruits des fonds dans toutes les directions, aussi bien le jour que la nuit ». Avant d’installer des fermes de dizaines d’hydroliennes, il importe en effet de connaître la signature acoustique initiale des fonds et de savoir, par exemple, si la présence d’une ou deux hydroliennes perturbe ou non le mode de communication par écholocation des mammifères marins. Mais comment anticiper les effets liés au phénomène de résonance, par exemple, que pourraient générer dix ou cent hydroliennes ? « C’est là toute la difficulté de ce type d’étude : comme il n’existe aucune ferme hydrolienne à ce jour, nous ne pouvons pas caractériser les impacts cumulés mais seulement extrapoler nos résultats aux dimensions futures des parcs. »
Tout n’est peut-être pas négatif !
Dans son Guide d’évaluation des impacts environnementaux pour les technologies hydroliennes en mer, réalisé en 2013, France Énergies Marines soulève néanmoins des possibles effets bénéfiques de telles installations pour la faune qu’illustre Gérard Thouzeau : « Les structures immergées sont colonisées par la faune et la flore fixées (effet récif), et les zones de calme créées en arrière de l’hydrolienne servent d’abri aux crustacés ou aux poissons au plus fort des courants (effet refuge). De même, l’absence nouvelle d’activité de pêche dans ces zones entraîne un effet réserve ».
(1) Institut universitaire européen de la mer (CNRS, UBO, IRD).
(2) Laboratoire des sciences de l’environnement marin (CNRS, UBO, IRD, Ifremer).
Gérard Thouzeau
Tél. 02 98 49 86 39
gerard.thouzeau [at] univ-brest.fr (gerard[dot]thouzeau[at]univ-brest[dot]fr)
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