«J’étudie la dynamique des océans à petite échelle. »
Portrait
Je travaille sur une gamme d’échelles encore non explorée qui permet de compléter notre vision de la dynamique dans les océans. Il y a quarante ans, on ne s’intéressait qu’aux grands courants marins tels que le Gulf Stream ou le courant circumpolaire antarctique qui s’étendent sur 3000 à 10000 km, ainsi qu’aux tourbillons de 100 km de diamètre. Ce n’est que depuis dix ans que, grâce à de nouvelles techniques de mesures (sismique utilisée pour l’océan, nouveaux capteurs embarqués sur des satellites), mais aussi grâce aux ordinateurs récents de très grandes puissances de calcul, la vision de l’océan a pu s’améliorer avec la prise en compte de structures filamenteuses (10 km de large) ou feuilletées (50 m d’épaisseur) qui entourent les tourbillons. Ces structures jouent un rôle capital dans la redistribution de chaleur dans l’océan.
Depuis 2003, avec d’autres collègues brestois, nous avons eu accès au calculateur japonais : le Earth Simulator qui permet de travailler sur des échelles de plus en plus petites. En partant d’un état initial et en utilisant les équations de la mécanique des fluides sur la Terre, nous essayons de comprendre comment ces courants évoluent dans le temps et interagissent avec ceux à plus grande échelle.
Ces interactions d’échelles d’une importance non soupçonnée il y a quelques années sont primordiales dans la compréhension des processus contrôlant l’océan et son rôle dans l’évolution du climat et ont permis d’ouvrir de nouveaux champs de recherche.
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du magazine Sciences Ouest