Valoriser pour économiser

N° 303 - Publié le 6 novembre 2012
© ADEME Bretagne

Les déchets des entreprises ne sont pas forcément dangereux. Mais très spécialisés. Leur valorisation peut rapporter.

Récupération de chutes de bois, mise en place d’achats groupés, échanges de bonnes pratiques..., ces actions de réduction des déchets ont été mises en œuvre en 2011 dans vingt entreprises volontaires du territoire de Redon, puis évaluées. Toutes n’ont pas donné suite, mais l’expérience pourrait essaimer, surtout si l’on en connaît le commanditaire : Le Syndicat mixte intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères du nord de l’arrondissement de Redon (Smictom du Nar) qui, comme tous les Smictom, n’est pas obligé légalement de traiter les déchets des entreprises. Mais il s’y est intéressé car ceux-ci remplissent tout de même plus de 20 % des poubelles françaises.

Les déchets des entreprises ne sont pas forcément dangereux(1). C’est leur volume qu’il faut savoir gérer. Une autre opération, “Entreprises témoins”, menée au niveau national par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), a par ailleurs montré que leur valorisation était souvent loin d’être optimale. Et pour que les cinquante entreprises qui ont accepté d’y participer (dont dix bretonnes) en soient convaincues, le tonnage des déchets valorisés, et donc non jetés, a été couplé aux bénéfices économiques pour l’entreprise : par exemple, la laiterie industrielle Lorco, basée à Pont-Scorff dans le Morbihan, économise ainsi 14000 € par an en recyclant ses briques en plastique et réduit annuellement ses déchets de 80 tonnes.

« Le cas des entreprises agroalimentaires peut être plus compliqué car elles utilisent des plastiques spéciaux, souvent multicouches pour garantir la protection des aliments, ou des barquettes qui, après utilisation, sont grasses ou souillées, souligne Stéphane Lecointe, spécialisé dans les déchets des entreprises à l’Ademe Bretagne. Mais globalement, favoriser le recyclage passe souvent par des choses assez simples comme le non-mélange des différents déchets ou l’investissement dans une presse à balles, une machine qui permet de réduire considérablement les volumes de cartons ou de plastiques. En facilitant un tel conditionnement, on est moins tenté de jeter au fur et à mesure. »

Nathalie Blanc

(1)Les déchets dangereux suivent des filières particulières bien identifiées.

Stéphane Lecointe Tél. 02 99 85 87 10
stephane.lecointe [at] ademe.fr (stephane[dot]lecointe[at]ademe[dot]fr)

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