Un dernier SOS avant de mourir

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N° 292 - Publié le 18 novembre 2011
© IRSET
Grâce à l'imagerie, les biologistes peuvent repérer, dans cette coupe d'un foie de souris atteinte d'une hépatite aigüe, les noyaux des cellules saines en bleu, celles qui produisent les molécules d'alerte en vert, et en rose, les cellules immunitaires qui arrivent.

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Une équipe de biologistes rennais décrypte le système de défense des cellules du foie touchées par l’hépatite.

C’est un terrible destin que celui d’une cellule du foie infectée par le virus d’une hépatite, B ou C. « Le virus ne la tue pas directement, explique Michel Samson, responsable de l’équipe agents infectieux et pathrotopes et cofacteurs environnementaux à l’Institut de recherche sur la santé, l’environnement et le travail, à Rennes. Par contre le système immunitaire détecte l’infection et envoie aussitôt ses propres tueurs, des cellules NK pour Natural killers. »

Mais avant de mourir, la cellule touchée a le temps d’envoyer un message, un testament moléculaire, pour appeler du renfort. C’est ce que viennent de découvrir Michel Samson et son équipe, ce qui leur a valu la Une du magazine Immunology. « Au début du projet, en 2005, nous nous intéressions aux molécules qui entrent en jeu dans la réponse immunitaire face aux hépatites. Nous en avons sélectionné 40 qui venaient d’être détectées dans d’autres organes, pour voir si nous pouvions les retrouver dans le foie. En observant des tissus hépatiques obtenus auprès du CHU de Rennes, nous avons remarqué que l’une d’elles, baptisée IL33, était dix fois plus présente dans un foie malade que dans un foie sain ! » En travaillant sur des souris, l’équipe montre qu’IL33 est encore plus présente, « 30 fois plus », lorsqu’il s’agit d’infections aigües.

Et pour cause. Ces molécules sont directement produites par les cellules malades. « Nous avons de bonnes pistes quant au rôle de ce message moléculaire. Lorsqu’elles envoient leur signal de mort à une cellule infectée, les NK du système immunitaire s’autodétruisent en même temps. Pendant les huit heures qu’il lui reste avant de disparaître totalement, la cellule produit des IL33 pour faire venir des NK remplaçantes, et parer à une nouvelle attaque. » Elles pourraient, en même temps, appeler d’autres cellules immunitaires, des régulatrices cette fois, pour que le système ne s’emballe pas. Car, si une réponse immunitaire trop faible est inefficace, une réponse trop forte peut provoquer la mort ! « La cellule touchée s’assure de laisser les choses en ordre avant de partir en quelque sorte. Les molécules IL33, ce sont ces dernières volontés. » Les recherches se poursuivent pour décrypter plus finement les mécanismes qui conduisent à la production des IL33 et le rôle de ces dernières.

Michel Samson Tél. 02 23 23 59 27
michel.samson [at] univ-rennes1.fr (michel[dot]samson[at]univ-rennes1[dot]fr)

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