«Je sais que chaque résultat peut être remis en question à tout moment par une autre découverte. »
Portrait
Enseignant-chercheur en éco-éthologie évolutive
Quand j’étais petite j’ai voulu être Sherlock Holmes ! Plus sérieusement, aujourd’hui, je pense que j’aurais pu être commissaire d’exposition. Car j’aime apprendre de nouvelles choses, aller au fond d’un sujet que je ne connais pas,
pour en faire une synthèse et avoir le plaisir de partager ces nouvelles connaissances avec les autres. La démarche est d’ailleurs assez proche du métier d’enseignant-chercheur.
Un agriculteur qui produit du blé biologique dont j’ai besoin pour mes recherches, mais qui, en plus, vend des mélanges de graines de fleurs à planter autour des champs, pour favoriser la présence d’insectes. Il cherche à nouer un partenariat avec un laboratoire comme le nôtre pour que la pratique se répande. Car l’intérêt de ces bandes enherbées est reconnu, mais elles sont encore assez peu mises en œuvre.
Oui, au moment du choix de mon sujet de master 2. Moi qui ai toujours été passionnée par les oiseaux, je voulais travailler sur l’étude de leurs comportements. Mais on m’a proposé un sujet sur les insectes parasitoïdes sur lesquels je travaille toujours ! Finalement, cela m’a permis de me rendre compte que de très nombreux sujets de recherche me passionnent.
Le temps pour exercer une partie de mon métier : les expériences ! Avant je passais des heures à observer le comportement des insectes. Aujourd’hui je ne fais que discuter des résultats des étudiants que j’encadre. Et je passe beaucoup de temps à chercher de l’argent !
Qu’il n’y a pas de solution à la grande crise que nous traversons : celle de la baisse de la biodiversité. Mais j’ai bien peur qu’il ne soit déjà trop tard car les solutions qui pourraient avoir un effet, comme des changements radicaux dans nos façons de vivre, ne semblent pas applicables.
La capacité à me dédoubler pour pouvoir faire plusieurs choses en même temps !
Rien. Quand on me présente un résultat, j’ai besoin d’en avoir la démonstration et de comprendre en quoi cette conclusion est la meilleure à cet instant, dans l’état actuel des connaissances.
Par contre je sais que ce résultat peut être remis en question à tout moment par une autre découverte ou une autre façon d’interpréter les données.
C’est toute la différence entre la science et la foi !
TOUS LES PORTRAITS
du magazine Sciences Ouest