La biodiversité ne fait pas loi

C’est un lien entre des espaces privilégiés. 

Les corridors écologiques permettent à la biodiversité de se déplacer. Même s’ils sont désormais entrés dans les recommandations du Grenelle de l’environnement, avec la notion de trames vertes, leur mise en place est délicate, car elle doit composer avec la législation existante. Dans le cadre du projet national Diva, qui s’est conclu à Rennes le 6 avril dernier, des chercheurs bretons ont fait le lien entre besoins des espèces et réglementations. « Jusqu’ici, il existait des lois pour protéger les espèces et leurs habitats, explique Alexandra Langlais, juriste à l’Université de Rennes1, là, il s’agit de préserver un dynamisme écologique. » L’intention est louable mais les moyens manquent. « L’urbanisme différentie les zones constructibles ou agricoles mais n’a pas vocation à gérer les espaces. Il va falloir attendre des jurisprudences. Quant aux parcs naturels et aux réserves, ils ne touchent que la biodiversité remarquable, les espèces protégées. Or les corridors concernent la biodiversité ordinaire. » D’où l’intérêt de ce programme de recherche, qui a observé le comportement de plusieurs espèces, afin de comprendre leurs besoins. « Les papillons Myrtil, par exemple, se déplacent dans les bandes enherbées, explique Françoise Burel, responsable du projet breton, et leur largeur est un critère important. » Une cartographie inédite de l’occupation des sols de la Bretagne a également été réalisée, à l’échelle de l’hectare. « Elle pourra, par exemple, être utilisée pour la mise en place du schéma régional de cohérence écologique. » Pour que les mesures du Grenelle aient des moyens à la hauteur de leurs ambitions.