De la plante au médicament

N° 281 - Publié le 30 juin 2014

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Pointer sur l’origine naturelle des médicaments, c’est le sujet d’une thèse menée à Roscoff en histoire des sciences.

Amarré à Roscoff depuis sa rencontre avec Laurent Meijer, chercheur en pharmacologie(1), Pierre Da Silva commence sa deuxième année de thèse à la Station biologique(2). Mais il ne fait pas de “manips”. Il est titulaire du master Histoire, philosophie et médiation des sciences de Bordeaux et il a choisi de travailler sur le parcours des médicaments : comment une molécule, issue d’une plante, se retrouve dans un produit commercialisé. « On a tendance à réduire les médicaments à des produits chimiques. Mais cette chimie a souvent une origine naturelle », explique-t-il.

Le doctorant a  commencé ses recherches en s’appuyant  sur une base de données américaine : celle des 400000 plantes criblées par l’Institut national du cancer (NCI) aux États-Unis. « Pierre Potier, chimiste au CNRS à Gif-sur-Yvette, s’en est inspiré. Dans les années 80, il a synthétisé un principe actif issu de l’if, devenu, dans les années 90, un anticancéreux toujours utilisé et connu sous le nom de Taxotère®. Il a même trouvé une autre voie pour le synthétiser, en partant des aiguilles de l’if et pas de l’écorce, ce qui était le cas au début et nécessitait d’abattre les arbres... »

C’est un jardin extraordinaire

En parallèle, Pierre Da Silva mène un autre projet : depuis 2009, il est responsable de l’association “Jardin de plantes anticancéreuses”. « Laurent Meijer en avait eu l’idée depuis longtemps. Nous avons trouvé le moyen de la concrétiser : ce jardin alimentera une partie de ma thèse, qu’il codirige avec mon autre responsable à Bordeaux 4. » Le but de ce jardin, soutenu par la Région Bretagne et les 70 adhérents et donateurs, est de montrer au public le rôle que peut jouer la nature dans la lutte contre le cancer. Le maire de Saint-Pol-de-Léon, médecin de profession, a été sensible au sujet : c’est donc sur le parc municipal du château de Keraudren que le jardin des plantes anticancéreuses s’enracinera... pour éclore au cours de l’été 2011. 

Nathalie Blanc

(1) Lire interview p.22 de ce numéro. (2)Dans l’unité de recherche 3151 : Phosphorylation des protéines et pathologies humaines.

Pierre Da Silva
Tél. 02 98 29 23 42
dasilva [at] sb-roscoff.fr (dasilva[at]sb-roscoff[dot]fr)

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