De la 3D plein les yeux ?
Actualité
À Brest, ingénieurs et médecins observent les effets de la 3D sur notre vision. Pour repérer d’éventuelles populations à risque.
Cela fait plusieurs mois qu’elle s’est installée dans nos salles de cinéma. La projection de contenus en 3D devrait même d’ici quelques années faire partie de notre quotidien. C’est en tout cas ce à quoi travaillent de nombreux ingénieurs.
Mais nos yeux sont-ils parfaitement adaptés à ces nouvelles images ? C’est la question que se pose 3D Fovéa, un observatoire créé à Brest il y a moins d’un an. « Nous nous sommes fixé plusieurs objectifs, explique Jean-Louis de Bougrenet de la Tocnaye, responsable de l’observatoire à Télécom Bretagne. Repérer les populations à risques, mesurer les éventuels effets addictifs de ces technologies, lorsqu’elles sont incluses dans les jeux vidéo. Nous pourrons ainsi aider à optimiser la production de contenus en 3D, de la caméra qui filme jusqu’à l’écran qui diffuse l’image. » L’observatoire vient d’ailleurs d’entamer des collaborations avec des chaînes de télévision (France Télévision et Canal +), sur l’acceptabilité des programmes qui apparaîtront bientôt sur nos écrans.
Intégrés dans l’équipe d’informaticiens, les ophtalmologistes du CHU de Brest réalisent les études cliniques. Dominique Cochener, responsable du service ophtalmologie, détaille : « Nous avons débuté un projet ministériel, pour déterminer le retentissement des lunettes 3D, au cinéma aujourd’hui, dans les jeux vidéo demain. Nous effectuons des tests auprès de populations témoins et de personnes dites fragiles, qui montrent des différences de vision entre les deux yeux, les presbytes ou les personnes qui louchent. » Au tableau des symptômes recherchés : la fatigue oculaire, l’inconfort, ou encore une mauvaise perception (image fantôme ou baveuse).
Les médecins mesurent les mouvements, la force des muscles oculaires des patients et leur capacité à suivre un mouvement. « Nous effectuons aussi des tests d’orthoptie, pour mesurer les différences de convergence entre les yeux, par exemple. » De leur côté, les ingénieurs de Télécom Bretagne comparent les effets ressentis avec différents systèmes de diffusions. Notamment les lunettes de vision en 3D mises au point par l’entreprise Eyes Triple Shut, il y a quelques mois(1). Les recherches devraient livrer leurs premiers résultats d’ici quelques mois. Gardons un œil sur cet observatoire !
(1) Lire Sciences Ouest n°273.
Jean-Louis de Bougrenet de la Tocnaye
Tél. 02 29 00 19 82
jl.debougrenet [at] telecom-bretagne.eu (jl[dot]debougrenet[at]telecom-bretagne[dot]eu)
Béatrice Cochener
beatrice.cochener [at] ophtalmologie-chu29.fr (beatrice[dot]cochener[at]ophtalmologie-chu29[dot]fr)
TOUTES LES ACTUALITÉS
du magazine Sciences Ouest