« J’améliore la prévision des vagues »
Portrait
J’étudie différents phénomènes liés aux vagues. Par exemple, je développe des modèles de prévision des vagues à court terme, quelques jours : leur hauteur, leur période et leur direction. J’essaye d’améliorer ces modèles en prenant en compte des phénomènes mal connus, comme la perte d’énergie de la houle, ces vagues nées d’une tempête qui se propagent sur des milliers de kilomètres, lorsque le vent est retombé. Pour cela je travaille sur des images radar envoyées par le satellite Envisat. Avec des collègues, nous avons réussi à lier cette perte d’énergie à la pente des vagues. Ces résultats sont utilisés par Météo France, ou par la Marine nationale, lors d’opérations de débarquement. Après le conflit au Liban en 2006, notamment, pour le transfert de matériels. Plus proche de nous, les pêcheurs et les surfeurs de la région peuvent aussi consulter ces prévisions sur des sites publics.
Je m’intéresse aussi à l’influence de l’état de la mer sur les courants de dérive. Jusqu’alors, les modèles de courants prenaient le vent comme paramètre essentiel. Je suis responsable d’un système de deux radars dans le Finistère, l’un à Porspoder, l’autre à Cleden-Capsizun, qui mesurent chacun les courants de surface en intégrant les vagues et la température. En combinant leurs données, nous obtenons une carte de courant toutes les dix minutes. Ces informations peuvent être utiles lors d’une marée noire ou lors d’un crash d’avion dans l’océan, pour retrouver le lieu de l’impact en fonction de la dérive des objets. »
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du magazine Sciences Ouest