La télétransportation, j’en rêve depuis des années !

Portrait

N° 260 - Publié le 20 novembre 2014
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L'épreuve par 7
Hélène Leau

Responsable océanographie Gestionnaire de la flotte de l’Institut polaire Paul-Émile-Victor (Ipev),

Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

Dans mon bureau. Ce qui, pour moi, est remarquable car je n’ai un bureau que depuis trois ans que je travaille à l’Ipev ! Avant, je faisais de l’exploration sismique pour l’offshore pétrolier et je passais six mois de l’année en mer.

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

De la motivation et peut-être des projets pour faire tourner mes bateaux. Je sors d’une réunion avec le comité stratégique et technique de la flotte. C’est un groupe de travail national qui regroupe les gestionnaires et utilisateurs de toute la flotte scientifique française. Nous réfléchissons ensemble à un système de fonctionnement durable pour assurer les campagnes océanographiques de nos navires.
Et ce n’est pas toujours évident !

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Oui, en le poussant un peu. Par exemple pour trouver ce poste de responsable océanographie à l’Ipev. Cela faisait un moment que je cherchais du travail à terre, à Brest et dans mon domaine. C’est arrivé ! Et en plus au bon moment du point de vue de ma vie personnelle.

Qu’avez-vous perdu ?

Du temps pour moi. Quand j’étais en mer six mois par an, j’avais ensuite six mois à terre pour récupérer. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Mais je ne regrette pas ce choix. C’est juste une autre façon de vivre.

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

J’aurais aimé qu’on ne trouve pas les preuves du réchauffement climatique. Malheureusement, c’est une course en avant et on ne peut pas l’éviter. Les carottages sédimentaires que l’on réalise lors des campagnes nous en apportent à chaque fois des preuves supplémentaires.

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

La télétransportation, j’en rêve depuis des années ! Pour les humains, bien sûr, mais aussi pour le matériel. Pour tout ce qu’il faut embarquer sur le bateau, par exemple. Et puis pour le bateau, lui-même : s’il pouvait arriver directement sur site, ce serait formidable de réduire les transits, les escales en avion...

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

Pour l’instant, je n’ai rien trouvé qui puisse me faire douter. Je pense que la rationalité est une fatalité. Elle existe, il faut en tenir compte et faire avec.

elle a été interviewée à terre et par téléphone, par Nathalie Blanc.

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