La sécurité à portée de tous

N° 260 - Publié le 24 novembre 2014
© AFP-Marcel Mochet
Les navigateurs professionnels sont tous équipés d’une balise de détresse qui communique par satellite. Armel Le Cléarc’h s’est élancé sur Brit Air, le 9 novembre, pour le Vendée Globe, avec, à son bord, celle de l’entreprise Kannad.

Magazine

4320 résultat(s) trouvé(s)

La société Kannad met au point une nouvelle balise de détresse pour les plaisanciers. Un équipement digne des pros !

En cas de gros pépins en mer, il arrive que radios, VHF(1) et même téléphones portables ne suffisent pas. La balise de détresse, qui se déclenche manuellement ou au contact de l’eau de mer, révèle alors toute son utilité. Elle émet un message de détresse (selon le système international Cospas/Sarsat) contenant l’identification du bateau vers un satellite qui le retransmet au centre français de coordination, basé à Toulouse. Les bolides du Vendée Globe, les gros navires marchands ou les transports de passagers en sont équipés, mais beaucoup plus rarement, les bateaux de plaisance. 

Moins de 500 euros

La balise de détresse coûte 700 à 800 euros. Un prix qui incite à la réflexion. Mais cela pourrait changer. Pour que cette sécurité soit plus accessible aux plaisanciers, les entreprises Kannad (56), TES Electronic Solutions (35) et le laboratoire Lab’Sticc(2) (56) développent une balise qui devrait coûter moins de 500 euros(3). Michel Allain, directeur recherche et développement de l’entreprise Kannad, parle de « coût psychologique » et compare cette démocratisation à celle du GPS. C’est l’avancée technologique qui permet de réduire le coût.

Imaginer et fabriquer

« Les fonctionnalités et la qualité doivent rester identiques, pose Michel Allain, il ne s’agit pas de proposer une balise à moitié fiable. » Pas question donc de jouer sur la coque qui doit toujours résister aux chocs, flotter... ni de brader l’électronique et les batteries. Au contraire, l’enjeu consiste à mettre en œuvre des batteries plus efficaces et de l’électronique moins consommatrice d’électricité. Pour cela, les acteurs développent leurs propres composants électroniques.
Kannad, l’un des leaders mondiaux des balises de détresse, spécifie ce qui est attendu des composants. TES Electronic Solutions évalue les technologies les plus aptes à répondre à ces spécifications avant de les mettre en œuvre. Le Lab’Sticc intervient en tant qu’expert de la consommation électrique des composants.
Une collaboration, portée par Kannad, qui semble bien orchestrée mais n’en est qu’à ses débuts. Le projet, labellisé par le pôle Mer Bretagne, n’a été lancé qu’en octobre dernier et court jusqu’en 2010.

 

Bientôt dans le sac à dos

« Il faut savoir faire certains paris, confie Michel Allain. Il ne s’agit pas de se lever un matin avec une idée de génie, mais de mettre en œuvre des technologies connues et de les appliquer en prenant le moins de risque possible. » Si cela fonctionne, l’entreprise envisage de transposer l’avancée technologique aux balises aériennes et terrestres. « Pourquoi ne pas glisser une balise dans son sac à dos avant de partir pour un treck ? Cela permet de tenter des aventures avec la possibilité d’appeler au secours. »
 

La nouvelle balise de détresse maritime, développée par l’entreprise Kannad,
est deux fois plus petite et plus légère que celle actuellement commercialisée.
© Michèle Le Goff

Michèle LE GOFF

(1)VHF (Very Hight Frequency) est une bande de fréquences utilisée dans la marine.
(2)Lab’Sticc : Laboratoire des sciences et techniques de l'information, de la communication et de la connaissance (Université de Bretagne sud ; CNRS UMR 3192).
(3)Projet Basis : Beacon Application Specific Integrated Solutions (solution intégrée spécifique pour balises de détresse), labellisé par le pôle de compétitivité Mer Bretagne.

Michel Allain
Tél. 02 97 02 49 45
michel.allain [at] kannad.com (michel[dot]allain[at]kannad[dot]com)

TOUT LE DOSSIER

Abonnez-vous à la newsletter
du magazine Sciences Ouest

Suivez Sciences Ouest