Elles vivent chez nous

N° 257 - Publié le 1 décembre 2014
© Christine Rollard
Les araignées sont prélevées dans leur environnement par aspiration, ici par Christine Rollard, arachnologue au Museum national d’Histoire naturelle.

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700 espèces d’araignées vivent dans le Massif armoricain, plus ou moins communes, mais plutôt bien connues. 

Quelles espèces sont présentes ? Où vivent-elles ? « Il y a une demande de connaissance sur la faune des araignées, notamment par les gestionnaires de réserves naturelles », confie Cyril Courtial, naturaliste au sein de l’association Gretia, le groupe d’étude rennais des invertébrés du Massif armoricain. Il a débuté fin juin une mission pour la réserve naturelle nationale de la Sangsurière, en Basse-Normandie : inventorier les espèces d’araignées présentes et déterminer si la fauche a une influence sur elles. « Nous étudions deux prairies tourbeuses. Nous identifions les araignées présentes sur le site, un an après la fauche sur l’une d’entre elles, et quelques mois plus tard pour l’autre. Nous savons que les œufs, des juvéniles et certains adultes restent prisonniers des végétaux fauchés et sont exportés de la prairie. »

Lesquelles s’en vont ?

Il existe deux groupes d’araignées : celles qui présentent un grand pouvoir de dispersion et colonisent facilement de nouveaux sites et d’autres, plus sédentaires. Lesquelles sont les plus touchées par la fauche ? Dans quelle mesure ?... Les araignées capturées sur le site sont identifiées au laboratoire par le naturaliste et quelques bénévoles de l’association. Une campagne de piégeage doit être effectuée ce mois-ci.

Une quarantaine de famille

Si l’araignée a été retenue comme indicateur pour cette étude, plutôt qu’un autre animal, c’est parce que toutes les espèces vivant dans le Massif armoricain sont a priori connues. « Enfin, une nouvelle espèce a quand même été découverte l’an dernier, sourit le naturaliste. En France on compte une quarantaine de familles d’araignées dont presque la totalité est représentée dans le Massif armoricain. Parmi celles-ci, les linyphiides, de petite taille, sont celles comportant le plus d’espèces. »

Atypus affinis (Atypidae), la petite mygale bretonne sait se faire discrète, comme le mâle sur la photo. La femelle, elle, vit dans une chaussette de soie, facilement repérable dans les forêts de pins ou sur les talus.
© Gretia

Une mygale dans une chaussette

« Cette diversité de la faune s’explique par des raisons climatiques et par la variété des milieux (zones humides, littorales, tourbières... », précise Cyril Courtial. Les zones humides en accueillent le plus grand nombre. « Il y a un peu de tout. » Pas de mygales tout de même ? « Si, il existe une espèce, Atypus affinis. Personnellement, je ne l’ai vue qu’une fois sur le terrain. Elle n’est pas plus grosse qu’un pouce et seul le mâle est visible car la femelle vit dans une chaussette de soie. Dès qu’elle sent un mouvement, elle plante ses crochets au travers de la soie et capture ainsi ses proies. » Avenant ! « Mais elle n’est pas dangereuse pour l’homme », rassure le naturaliste.

Michèle Le Goff

Cyril Courtial
Tél. 02 23 23 51 14
gretia-bzh [at] orange.fr (gretia-bzh[at]orange[dot]fr)

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