« J’invente des nanoparticules lumineuses et non toxiques »
Portrait
J’invente des nanoparticules lumineuses et non toxiques. Elles sont notamment destinées à la médecine, pour aller repérer des cellules cancéreuses, par exemple. Éclairées avec de la lumière infrarouge, ces particules emmagasinent l’énergie lumineuse, la concentrent et peuvent ensuite la réémettre de façon très intense.
Ces nanoparticules pourraient servir d’“assistantes opératoires”. C’est un projet auquel mon équipe de recherche travaille pour repérer la taille réelle d’une tumeur au cours de son ablation, afin de l’éliminer le plus efficacement possible.
Je cherche également à mettre au point des nanoparticules photoactives. Une fois dans l’organisme, elles ne réémettent qu’une partie de l’énergie absorbée pour éclairer, le reste est utilisé pour produire des molécules toxiques à partir de l’oxygène. Cela permet d’éliminer des cellules cancéreuses dans une région très ciblée.
Pour obtenir ces résultats, il faut choisir de façon précise les molécules qui vont composer nos particules. Au laboratoire de Rennes, nous avons de bonnes connaissances en photonique et en chimie. Cela nous permet de sélectionner les modules, composés d’une dizaine à une centaine d’atomes, qui auront les propriétés souhaitées une fois assemblés. Il faut ensuite les attacher les uns à la suite des autres et dans le bon ordre !
Nos particules ressemblent à des protéines, elles sont biodégradables. Elles ne contiennent pas de métaux ni de fibres irritantes, comme les nanoparticules les plus classiques. Et l’avantage avec la chimie douce, c’est que nous contrôlons parfaitement le processus. Nous pouvons facilement détruire les déchets, il n’y a donc aucun risque de fuite.
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du magazine Sciences Ouest