« Il faut penser écotourisme »

Pourquoi cet engagement ?

J’ai toujours été sensible à la préservation de la mer. Mes années de course au large m’ont permis d’observer la situation. À l’époque, on parlait beaucoup des problèmes de pollution en mer. J’avais envie de montrer qu’il y avait des choses à faire et déjà des solutions en œuvre. J’ai voulu lancer un projet de navire témoin, “propre”. Et je me suis rendue compte qu’il fallait déjà évaluer l’impact de la construction d’un bateau. Puis j’ai découvert les travaux sur les matériaux biodégradables de l’Université de Bretagne sud. Au fil du projet, j’ai réalisé que tout était à faire. Pendant ce temps, la conscience est née. D’autres ont eu des idées et ont lancé des projets. Aujourd’hui il y a beaucoup d’approches d’écoconstruction et d’éconavigation, et c’est bien ainsi. Il faut les mettre en.

Quel est votre point de vue sur l’éconavigation ?

Il y a urgence, certes, mais la situation n’est pas dramatique. Je pense qu’il ne faut pas regarder les professionnels comme d’affreux pollueurs, mais plutôt respecter les démarches qu’ils entreprennent pour moins polluer. Certains n’ont pas attendu qu’on parle d’écoconstruction pour faire des efforts. Et puis il existe déjà un cadre juridique qui contraint à certaines mises en œuvre. Je pense qu’aujourd’hui il faut aider les petits chantiers à se lancer dans de telles initiatives et encourager les grands à poursuivre au-delà.

En quelles initiatives croyez-vous le plus ?

En matière environnementale, il n’y a pas une voie, mais un faisceau de solutions. Je crois à tout, il faut travailler dans différents domaines, énergie, rejets, voiles, accastillage, matériaux... et même la navigation. Il faut arrêter de regarder la mer comme un terrain de jeu, et penser écotourisme nautique.