Le retour des langoustes

N° 255 - Publié le 4 décembre 2014
© Yves Gladu

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Comment faire revenir la langouste ? Peut-on extraire du sable marin ? Les scientifiques vont mener des enquêtes.

La langouste rouge a quasiment disparu des environs de l’île de Sein. Le comité des pêches d’Audierne y a créé une zone de protection... Mais ce cantonnement suffira-t-il à la faire proliférer ? Les scientifiques vont mener l’enquête. « Pour réussir la relance de la population de langoustes, il faut connaître la physique du milieu. Car les larves nagent pendant des mois dans la masse d’eau et peuvent dépasser l’enceinte du parc marin », explique Yves-Marie Paulet.

Sur ce dossier, l’un des premiers du parc marin, le directeur adjoint de l’Institut universitaire européen de la mer (IUEM) veut « travailler main dans la main avec l’Ifremer(1). » « Nous allons suivre l’effet de la mesure de cantonnement, grâce à un protocole qui sera élaboré avec l’Ifremer », complète Olivier Laroussinie, le directeur de l’Agence des aires marines protégées. Des chercheurs de l’Ifremer vont effectuer des pêches expérimentales avec les pêcheurs pour repérer les sites producteurs, déterminer l’habitat type de la langouste et suivre des points de référence en chaussée de Sein.

L’autre grand dossier à venir, c’est celui des autorisations pour l’exploitation des granulats marins. « Nous ne connaissons pas le taux de renouvellement des dunes marines », explique Yves-Marie Paulet. Quand nous le connaîtrons, le parc marin saura que les stocks de granulats se renouvellent, par exemple tous les 50 ans, et pourra alors définir leur exploitation. » Pour cela, les scientifiques vont étudier les mouvements sédimentaires, l’impact sur le littoral, mais aussi la faune et la flore de ces sables marins.

Un milieu ouvert

Le parc d’Iroise n’a rien à voir avec un parc terrestre. « Le milieu marin est très continu et très dispersif, résume Yves-Marie Paulet, directeur adjoint de l’IUEM. L’eau porte des œufs, des larves, du plancton, des animaux ou des polluants. Le phoque de Molène, parti de Grande-Bretagne, sera peut-être six jours plus tard près de Calais. Des larves d’une coquille Saint-Jacques ou d’une huître de la rade de Brest peuvent ensemencer l’Iroise ou la Manche. » Pour comprendre et protéger la vie qui grouille dans ces grands flux, portés par les plus forts courants du monde : c’est un peu complexe.

Nicolas GUILLAS

(1)Institut français de recherche pour l’expoitation de la mer.

Yves-Marie Paulet
Tél. 02 98 49 86 00
yves-marie.paulet [at] univ-brest.fr (yves-marie[dot]paulet[at]univ-brest[dot]fr)
Olivier Laroussinie
Tél. 02 98 33 87 67
olivier.laroussinie [at] aires-marines.fr (olivier[dot]laroussinie[at]aires-marines[dot]fr)

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