Les Bretonnes au soleil

N° 252 - Publié le 15 décembre 2014
© Yves Le Hingrat
Exporter une variété implique de l’adapter et, parfois même, de former les techniciens étrangers.

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Tests, adaptation des variétés, l’exportation de pommes de terre impose de nombreuses précautions.

Plus de 70% des exportations françaises de plants de pommes de terre sont bretonnes. Du nord de l’Europe à l’ouest africain, en passant par le bassin méditerranéen, les variétés françaises séduisent les producteurs à travers le monde. Chaque année, 60 000 tonnes de tubercules quittent la péninsule. Ils n’ont pas vocation à être consommés directement, mais à être plantés dans leur terre d’accueil et à intégrer l’agriculture locale. « Aux premiers rangs de nos exportations se placent la Tunisie, l’Espagne, l’Algérie ou encore l’Égypte et la Jordanie, précise Emmanuel Guillery, directeur de Bretagne Plants. Ces pays sont soumis à des climats favorables au développement des parasites et maladies de la pomme de terre, donc peu propices à la production de plants. » L’activité requiert en effet d’excellentes conditions sanitaires agricoles, dont la Bretagne peut se prévaloir.

Mais il faut adapter les variétés exportées aux destinations. « Lorsque nous développons des variétés pour l’export, les dernières étapes de la sélection se font à l’étranger, explique Thierry Terouanne de Germicopa, l’un des plus importants producteurs de plants en Bretagne. Nous prenons en compte le climat, la longueur des jours, les conditions de stockage ou même les goûts des consommateurs ! » Ce producteur, tout comme le groupement Bretagne Plants, participe même à la formation de techniciens dans les pays importateurs, sur l’ensemble des étapes : techniques culturales, détection des maladies ou règles de certification.

Avant de pouvoir s’implanter hors de France, les plants bretons sont soumis à des contrôles stricts, matérialisés dans l’Union européenne par l’obligation d’obtenir un passeport phytosanitaire. Cette petite étiquette accompagne les plants dans leurs moindres déplacements au sein du territoire communautaire. Elle est garante des tests qu’ont subis les plants. En particulier, la recherche de nématodes, supervisée par l’antenne bretonne du Laboratoire national de prévention de végétaux (LNPV).

« Tout doit être contrôlé »

« Ce sont des petits vers, explique Isabelle Frayssinet, responsable dans ce laboratoire, certains d’entre eux, comme le Globodera, sont interdits de circulation dans l’Union europénne. Nous les détectons en analysant la terre qui couvre les échantillons de tubercules qu’on nous envoie, ou celle des champs destinés à recevoir les plants. Tout doit être contrôlé. » Des observations au microscope aux analyses sérologiques, c’est toute une batterie d’examens que le laboratoire fait subir aux plants avant de décerner - ou pas - le précieux passeport, ou tout autre certificat propre au pays de destination. Contrairement aux plants, les pommes de terre de consommation bénéficient d’une liberté plus grande. Même si le service de protection des végétaux les garde à l’œil, elles n’ont pas besoin de passeport.

Céline DUGUEY

(1)Bretagne Plants est le groupement des producteurs de plants de pommes de terre de Bretagne.

Emmanuel Guillery
Tél. 02 98 21 97 00
bretplants [at] plantsdebretagne.com (bretplants[at]plantsdebretagne[dot]com)
Thierry Terouanne
Tél. 02 98 10 01 28
thierry.terouanne [at] germicopa.fr (thierry[dot]terouanne[at]germicopa[dot]fr)
Isabelle Frayssinet
Tél. 02 23 48 52 01
isabelle.frayssinet [at] agriculture.gouv.fr (isabelle[dot]frayssinet[at]agriculture[dot]gouv[dot]fr)

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